Personne ne devrait avoir à parler d'euthanasie en étant enceinte...
7 mois - 33 semaines
Je n'en peux plus de t'attendre, tu es là, bien présent, plus présent que jamais avec tes cabrioles et tes coups de pieds dans mes côtes... et pourtant l'impatience de te serrer dans nos bras est à son comble! Il reste 52jours avec la date présumée de ton arrivée, 52 petits jours et pourtant...
Pourtant la vie a décidé d'être cruelle en m'enlevant un être précieux, ton arrière grand père. Il était si fier, tu sais, lorsqu'il a appris ton arrivée, il a été un de ceux qui a prononcé le plus souvent "prends soin de vous!" mais il s'en va... Il est en train de partir, il ne te verra pas, et toi non plus... Le cancer est trop avancé, il a déjà grignoté petit à petit chacun de ses organes et il ne peut plus tenir un jour de plus dans cette souffrance.
C'est ainsi qu'à moins de 2mois de ton arrivée ma préoccupation actuelle tourne autours de l'euthanasie. Concept morbide, tabou, autorisé chez nous en Belgique mais dont l'application reste très pénible, administrative, et + longue qu'on ne l'imagine. On parle d'injection, de papiers, de funérarium et d'enterrement mais il est toujours "en vie". Je mets des guillemets à "en vie" parce que son état ne traduit pas tout à fait quelconque vie que ce soit... Et à environ 7 semaines du terme, les yeux de tous sont rivés sur moi "Comment réagit-elle?" "ça va aller?" "les femmes enceintes et les hormones..." Sauf qu'en fait le gros paradoxe que je suis en train de vivre entre le bonheur et la peine transforme tout ça en colère et non en larmes. Je reste de marbre, je crois être la seule à ne pas avoir pleuré... je ne peux pas et je n'y arrive pas mais je ne comprends pas... Nous attendons toujours les nouvelles des médecins, une date, un rendez-vous avec La Mort, ils sont déjà tous en deuil, peut être que le mien commencera lorsqu'il sera réellement parti.
Pourtant la vie a décidé d'être cruelle en m'enlevant un être précieux, ton arrière grand père. Il était si fier, tu sais, lorsqu'il a appris ton arrivée, il a été un de ceux qui a prononcé le plus souvent "prends soin de vous!" mais il s'en va... Il est en train de partir, il ne te verra pas, et toi non plus... Le cancer est trop avancé, il a déjà grignoté petit à petit chacun de ses organes et il ne peut plus tenir un jour de plus dans cette souffrance.
C'est ainsi qu'à moins de 2mois de ton arrivée ma préoccupation actuelle tourne autours de l'euthanasie. Concept morbide, tabou, autorisé chez nous en Belgique mais dont l'application reste très pénible, administrative, et + longue qu'on ne l'imagine. On parle d'injection, de papiers, de funérarium et d'enterrement mais il est toujours "en vie". Je mets des guillemets à "en vie" parce que son état ne traduit pas tout à fait quelconque vie que ce soit... Et à environ 7 semaines du terme, les yeux de tous sont rivés sur moi "Comment réagit-elle?" "ça va aller?" "les femmes enceintes et les hormones..." Sauf qu'en fait le gros paradoxe que je suis en train de vivre entre le bonheur et la peine transforme tout ça en colère et non en larmes. Je reste de marbre, je crois être la seule à ne pas avoir pleuré... je ne peux pas et je n'y arrive pas mais je ne comprends pas... Nous attendons toujours les nouvelles des médecins, une date, un rendez-vous avec La Mort, ils sont déjà tous en deuil, peut être que le mien commencera lorsqu'il sera réellement parti.
En attendant, mon petit ange, il me tarde que tu sois parmi nous, et soit sûr que tu sauras que ton arrière grand père avait déjà beaucoup d'affection pour toi, et qu'il en aura toujours là bas, dans l'au-delà...